Trish Wilson « Blue Thunderbird Woman »

Novembre 2023

Trish Wilson

  • Collectivité d’origine :
    Première Nation Peguis
  • Identité culturelle :
    Crie et anishinabée
  • Poste actuel :
    Coordonnatrice de l’initiative favorisant la réussite scolaire chez les élèves autochtones à la Division scolaire de Portage-la-Prairie
  • Éducation et formation :
    Baccalauréat en études générales, Université de Brandon – 2006

    Baccalauréat en éducation, Université de Brandon – 2008

    Actuellement en maîtrise en éducation avec spécialisation en orientation et counseling, Université de Brandon – Obtention du diplôme prévue en 2024
  • Rôles et responsabilités :
    J’assume un rôle important de leadership dans le soutien aux éleves, aux orthopédagogues et aux enseignants titulaires en ce qui concerne les stratégies d’apprentissage efficaces pour les apprenants autochtones. Je donne les présentations suivantes à toutes nos écoles de la maternelle à la 12e année : les sept enseignements, les enseignements du cercle de la vie, l’exercice des couvertures, les répliques d’artéfacts Kakwa, la Journée du chandail orange, la vérité et la réconciliation, le fonds Gord Downie & Chanie Wenjack, la Journée nationale des vétérans autochtones, les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, la Campagne Moose Hide, le mois « Plaisir de lire », la Journée nationale des peuples autochtones, et bien plus.

    J’aide également à cerner les besoins en perfectionnement professionnel et je veille à ce que ces besoins correspondent aux possibilités offertes pendant les journées réservées au perfectionnement professionnel. Les initiatives auxquelles je participe actuellement sont l’application de Mamahtawisiwin, le cadre politique en matière d’éducation autochtone, aux salles de classe de la maternelle à la 12e année, et le Réseau d’enseignants catalyseurs pour l’éducation sur les traités.

    J’appuie également la planification scolaire et de la division scolaire, et je coordonne le rapport annuel de la division scolaire sur la réussite scolaire autochtone.
« Je continue à travailler assidûment pour l’élimination des obstacles dans les systèmes auxquels je suis confrontée. »

Quels obstacles avez-vous eu à affronter et comment les avez-vous surmontés?
J’ai grandi dans la Première Nation Peguis, une collectivité située à 200 km au nord de Winnipeg. C’était difficile de grandir dans la réserve. La plupart des familles vivaient dans la pauvreté et étaient aux prises avec la toxicomanie. Nous ne disposions pas des ressources communautaires nécessaires pour relever ces défis, mais nous avions notre famille. Même si nous avions peu de moyens à l’époque, mes parents ont toujours veillé à prendre soin de notre famille. Après l’obtention de mon diplôme d’études secondaires, et à l’âge de 18 ans, j’ai eu ma fille, Amayra. Avoir un enfant à un si jeune âge était très difficile, mais ne m’a pas empêchée de poursuivre mes objectifs de poursuivre des études universitaires. Pendant que j'étudiais pour l’obtention de mes deux diplômes, ma fille a passé les 5 premières années de sa vie au centre de garde d’enfants de l’Université de Brandon. À l’âge de 23 ans, j’ai terminé mon baccalauréat en éducation et je suis retournée dans ma collectivité pour enseigner au secondaire.

Qu’est-ce qui ou quelle est la personne qui vous a inspirée à poursuivre la profession que vous exercez maintenant?
Mes parents m’ont inspirée à poursuivre une carrière en éducation. Ils avaient assisté au pensionnat pour autochtones de jour de Peguis. À l’époque, ils ont fait face à de nombreux défis dans le système d’éducation. Malgré leurs défis, mes parents accordaient de l’importance à l’éducation et nous ont toujours motivés à terminer le secondaire, à obtenir notre diplôme d’études secondaires et à entreprendre des études postsecondaires. Pendant mon premier baccalauréat, je me suis très vite rendu compte qu’il y avait un manque de représentation autochtone sur le campus et dans les salles de classe. L’effectif étudiant autochtone dans les écoles urbaines augmentait. Ainsi, j'ai consacré mes études à la défense des intérêts de nos jeunes autochtones. Seize ans plus tard, me voici, coordonnatrice de l’initiative favorisant la réussite scolaire chez les élèves autochtones à la Division scolaire de Portage-la-Prairie.

Quelles décisions importantes avez-vous prises qui vous ont aidée à être là où vous êtes aujourd'hui?
Lorsque j’ai déménagé à l’Université de Brandon, j’ai vécu un énorme choc culturel. Déménager de la réserve à la ville avec ma fille était extrêmement difficile. J’étais parmi un petit nombre d’élèves autochtones dans tous mes cours et je me sentais très seule. À l’époque, mes professeurs ne favorisaient pas l’inclusion, et j’ai dû faire face à des commentaires racistes de mes camarades de classe. Chaque semaine, j’appelais mes parents en pleurant. Je voulais abandonner mes études. Même s’ils me soutenaient, peu importe mes décisions, je savais qu’abandonner mes études n’était pas une option. Il fallait que je termine mes études et crée une bonne vie pour moi et ma fille. Je voulais également éliminer les obstacles qui existaient dans les systèmes d’éducation et arrêter la stigmatisation des jeunes mères. Je voulais améliorer les choses. Je continue à travailler assidûment pour l’élimination des obstacles dans les systèmes auxquels je suis confrontée.

Message d’encouragement :
En tant qu’Autochtones, nous avons le privilège de vivre dans les deux mondes. Quel que soit le monde dans lequel vous vivez, agissez selon les conseils et les prières de nos ancêtres, soyez humble et ouvrez-vous aux nouvelles expériences. Plus important encore, soyez fier de qui vous êtes et d’où vous venez.