Commotions cérébrales - Retour à l’apprentissage et au jeu


Nous sommes davantage informés sur les commotions cérébrales dans le milieu du sport professionnel, à la fois par l’attention médiatique qu’elles reçoivent et par des initiatives éducatives. Nous sommes également plus conscients du risque de commotion cérébrale dans n’importe quel type d’activité et de l’importance de la prévention, de l’identification et de la gestion des commotions. Cependant, il faut constamment faire en sorte que la sensibilisation et l’éducation dans ce domaine soient cohérentes. Il est important que tous les intervenants en éducation et en sport soient éduqués sur ce qu’est la commotion cérébrale, sur ce qu’il faut faire s’ils soupçonnent que quelqu’un en est victime et sur ce qu’ils peuvent faire pour favoriser le rétablissement.

À un moment donné de leur carrière, les éducateurs vont probablement se trouver devant le cas d’un élève qui est affecté par une commotion cérébrale. Un grand nombre d’enfants et d’adolescents se blessent au cours d’activités sportives ou autres activités physiques et à la suite d’agressions, de collisions, de chutes, d’accidents dans la cour d’école, etc. Chaque fois que quelqu’un est en mouvement au cours de n’importe quelle activité, et pas seulement dans un contexte sportif, il y a risque de commotion cérébrale.

Parachute Canada, un organisme de prévention des blessures, donne la définition suivante de la commotion cérébrale :


    Une commotion cérébrale est une blessure au cerveau qui ne peut être détectée par des rayons X, un tomodensitogramme ou une IRM. Elle affecte la façon, pour une personne, de penser et de se souvenir, et elle peut causer divers symptômes. Tout coup à la tête, au visage ou à la nuque, ou tout coup au corps qui porte atteinte à la tête peut provoquer une commotion cérébrale. (Parachute, Commotion cérébrale)

Tout impact soudain ou accélération rotationnelle du crâne peut secouer ou faire bouger rapidement le cerveau (qui n’est pas une structure fixe), risquant ainsi de causer une blessure et des changements biochimiques au cerveau.

Même si nous n’entendons généralement parler que des cas graves de commotion cérébrale qui prennent beaucoup de temps à se régler, 80 à 90 % se règlent habituellement en deux ou trois semaines. La gestion efficace de la commotion peut avoir une incidence sur le rétablissement. Quelqu’un qui est victime d’une commotion cérébrale a besoin d’un examen, de repos et de soins appropriés avant de reprendre progressivement des activités physiques ou de recommencer à apprendre, à jouer, à travailler, à utiliser des appareils numériques, etc. Nous ne sommes peut-être pas habitués à penser qu’il est important de reposer le cerveau après une blessure mais cela est pourtant essentiel, comme dans le cas d’autres types de blessures corporelles. Par exemple, quand vous vous foulez la cheville, vous vous reposez pendant quelque temps, vous vous faites examiner par un professionnel de la santé et vous reprenez lentement vos activités. Il en est de même pour une commotion cérébrale.

Une commotion cérébrale est une blessure du cerveau qui ne se voit pas et qui s’accompagne de symptômes physiques et cognitifs. On la considère à la fois comme un problème médical et comme un problème éducatif, car les difficultés qu’elle entraîne peuvent avoir des effets négatifs sur le fonctionnement et la performance d’un élève dans tous les domaines de l’apprentissage. Dans certains cas, elle peut toucher plusieurs aspects de la capacité de l’élève à participer, à apprendre et à réussir à l’école. Après avoir été victime d’une commotion, l’élève doit suivre un processus de rétablissement graduel avant de reprendre l’apprentissage et le jeu. Un retour prématuré à l’école et une participation trop rapide à des activités d’apprentissage scolaire exigeant de réfléchir, de mémoriser et de se concentrer ou stimulant la vue ou l’ouïe peuvent faire réapparaître les symptômes de la commotion ou les aggraver.

La gravité de la commotion et la réaction de la victime varient en fonction de la personne et de la situation. Les commotions cérébrales sont imprévisibles et elles peuvent effrayer au départ. Parce que chaque personne y réagit différemment, il faut personnaliser les plans de rétablissement. Trop solliciter le cerveau et le faire trop tôt peut faire réapparaître les symptômes ou les aggraver. Les professionnels scolaires peuvent faciliter le rétablissement d’un élève et son retour progressif à l’apprentissage et au jeu après l’incident. Il faut adopter une attitude de collaboration avec les professionnels scolaires, la famille de l’élève et les professionnels de la santé pour gérer le rétablissement de l’élève et apporter les soutiens ou les aménagements nécessaires.

Grâce au Projet d’harmonisation des lignes directrices et des protocoles sur les commotions cérébrales, les canadiens ont accès aux outils et aux ressources s’appliquant aux pratiques exemplaires. Les protocoles sur les commotions cérébrales devraient êtres uniformes dans l’ensemble du pays et conformes aux données probantes. Une approche harmonisée facilite le rôle des éducateurs, des entraîneurs, des parents, et des responsables d’école. Elle aidera également les élèves à pratiquer leur sport d’une manière plus sécuritaire et les aidera à retourner en classe, et à reprendre leurs activités physiques et leurs activités quotidiennes.